L'Iliade explique les guerres modernes
Published on
«ConsidĂ©rant que la reconnaissance de la dignitĂ© inhĂ©rente Ă tous les membres de la famille humaine et de leurs droits Ă©gaux et inaliĂ©nables constitue le fondement de la libertĂ©, de la justice et de la paix dans le monde.» L’ONU - La DĂ©claration universelle des droits de l’homme
«Elle criait à ses servantes aux beaux cheveux par la demeure De mettre auprès du feu un grand trépied, afin qu’il y eût Pour Hector un bain chaud au retour du combat. La naïve ! Elle ne savait pas que bien loin des bains chauds Le bras d’Achille l’avait soumis, à cause d’Athèna aux yeux verts.» L`Iliade
La Belle Époque est comme on parle de la pĂ©riode historique entre le fin de XIXème siècle et le dĂ©but du XXème. C’est une pĂ©riode caractĂ©risĂ©e par l’optimisme, les innovations techniques, par la croissance Ă©conomique et par la pensĂ©e que le monde peut marcher vers la paix perpĂ©tuelle. Cette pĂ©riode a fini avec la Première Guerre mondiale, un des plus terribles conflits que l’humanitĂ© ait dĂ©jĂ traversĂ©.
Aujourd’hui il y a des penseurs qui disent que nous sommes dans le chemin du progrès, que nous vivons dans la meilleure Ă©poque de tous les temps. Ils nous rappellent que la gĂ©nĂ©ration actuelle a rĂ©ussi un immense progrès matĂ©riel, que nous sommes plus riches, avec accès Ă plusieurs ressources d’Ă©ducation et de mĂ©decine. Bref nous devrions cĂ©lĂ©brer et continuer avec le nouvel illuminisme, nous devrions ĂŞtre plus rationnellement optimiste.
Comme dit la philosophe française Simone Weil, tout le progrès ne peut pas changer l’âme de l’ĂŞtre humaine, et elle rĂ©flĂ©chit à ça dans le magnifique «L’Iliade ou le poème de force»
«L’âme humaine ne cesse pas d’y apparaître modifiée par ses rapports avec la force, entraînée, aveuglée par la force dont elle croit disposer, courbée sous la contrainte de la force qu’elle subit. Ceux qui avaient rêvé que la force, grâce au progrès, appartenait désormais au passé, ont pu voir dans ce poème un document ; ceux qui savent discerner la force, aujourd’hui comme autrefois, au centre de toute histoire humaine, y trouvent le plus beau, le plus pur des miroirs.»
L’invasion Russe de l’Ukraine, la tension entre l’AzerbaĂŻdjan et l’ArmĂ©nie en Haut-Karabagh, des guerres et violences sans fin en Yemen, HaĂŻti, Libye et Syrie et maintenant l’Ă©closion d’une nouvelle guerre entre Hamas et IsraĂ«l. L’humanitĂ© mĂŞme avec tout le progrès matĂ©riel ne peut pas changer sa relation avec la force, ne peut pas trouver un moyen de vivre en paix et partager le monde de manière juste avec tous les membres de la famille humaine.
La question palestinienne a commencé au XXème siècle et je ne sais pas si je vais voir une résolution pacifiques dans ma vie. Il y a trop de haine et de sentiments de vengeance partout. La même situation pendant la guerre en Ukraine, Il n’y a pas de vraies discussions vers la paix.
«Arès est commun à tous, et, souvent, il tue celui qui voulait tuer.» L`Iliade
Pendant tout ça, je pense aux gens qui habitent dans ces pays en guerre. Je pense aux personnes que je connais. Le designer ukrainien qui doit travailler loin de sa famille avec des précautions contre les bombardements aériens. Je pense à la youtubeuse française qui habite à Israël et ne poste pas de vidéo depuis le début de la guerre. Je pense à leurs vies, à leur santé physique et mentale. Penser aux gens que je connais, ça fait la guerre devenir plus réelle, et plus douloureuse.
“Un jour vient où la peur, la défaite, la mort des compagnons chéris fait plier l’âme du combattant sous la nécessité. La guerre cesse alors d’être un jeu ou un rêve ; le guerrier comprend enfin qu’elle existe réellement.“